J'y apprends que :
1. cette cérémonie sera présentée par Nicolas Bedos ;Commençons par rendre hommage aux nominés en vous suggérant de cliquer sur ce lien - parce que je ne vais tout de même pas plomber ce billet par une liste rebutante alors que d'autres sites le font si bien à ma place et que c'est mon blog, je fais ce que je veux, na !
2. "[...] la durée des remerciements (des primés, NDR) est limitée à une grosse minute. Si un artiste ne veut plus lâcher le micro, une musique se déclenchera et s'amplifiera." ;
3. "Le choix de diffusion en léger différé doit aussi permettre quelques coupes franches en cas de « bide noir »."
Le Zeller et les deux Michalik, grands favoris de la 26e nuit des Molières (affiches D.R.). |
Bien, reprenons les trois points dans l'ordre...
1. Que Nicolas Bedos présente la nuit des Molières, pourquoi pas. Après tout, ce ne pourra être pire que le Palmarès du théâtre qu'on nous a infligé l'an dernier, avec les sketches pitoyables du duo Philippe Lellouche et Laurent "directeur de la Maaf" Gamelon - qui, au demeurant, est fort sympathique et, avec ses mimiques à la Bernard Blier, pourtant un foutu bon comédien dans certains registres.
Et puis, après tout, Nicolas Bedos est aussi légitime pour présenter une émission de théâtre que Marie Drucker les Victoires de la musique classique (ces gens-là me semblent être sous contrat avec France Télévisions, j'imagine qu'il faut justifier leurs salaires).
2. Bon, OK, les remerciements sont souvent mal préparés, dits sous le coup de l'émotion, citent une flopée de noms de gens qu'on ne connaît ni d'Eve, ni d'Adam ; bref, c'est chiant et « [...] je demande au théâtre de se serrer la ceinture des remerciements afin que l'émission soit regardable », s'amuse Nicolas Bedos (source : Télérama). Chiant mais indispensable. Si tu ne remercies pas publiquement ceux qui ont cru en toi et donné des brouzoufs, du temps, des idées, du travail, etc. pour que tu montes ton spectacle, la prochaine fois, tu peux limite "go fuck yourself !"
Là, reprenons les cas particuliers de Florian Zeller et d'Alexis Michalik. Imaginons que l'un ou l'autre nous fasse le grand chelem - Florian Zeller pouvant monter sur scène deux fois (pièce + auteur), Alexis Michalik, quatre fois (pièce + auteur + metteur en scène + création visuelle).
Bon, pour Florian Zeller, ça va être plus simple : la première fois, il remercie tout le monde avec un débit de mitraillette et la seconde montée, il dit un simple merci, rajoute un truc qu'il a oublié de dire la première fois et conclut par une phrase bien sentie et très théâtrale.
Pour Alexis Michalik, ça va être plus coton : les deux premières fois, il peut faire comme Zeller ; la troisième, je le connais, il va pousser la chansonnette ; et la quatrième, il va sourire, esquisser un haussement d'épaules signifiant "c'est trop, c'est trop, je ne sais plus que dire", inviter toute sa bande à le rejoindre sur scène et là, patatras, "une musique se déclenchera et s'amplifiera".
Tiens, Nicolas Bedos, c'est cadeau : voilà ce que ça aurait pu donner de te couper la parole après une minute lors de ton interview par Nikos Aliagas sur Europe 1.
Ou alors, Alexis Michalik peut la jouer fine et étaler ses remerciements sur quatre fois une minute ; mais là, il prend un sacré risque.
3. Aaahhhh... Le "léger différé" (cérémonie enregistrée dès 19 heures, diffusion à 22h16 !) pour rythmer une émission de télévision. Très utile aussi pour couper au montage les interventions inopinées d'intermittents du spectacle. Le direct comporte tellement de dangers qu'on peut éviter, n'est-ce pas. A l'origine, je suis déjà totalement contre ce bidouillage qui consiste à masquer la réalité, la vérité au téléspectateur. Mais là, dans ce cas précis de la 26e nuit des Molières, la fête du théâtre, je suis carrément outré !
Le théâtre, contrairement au cinéma et à la majorité des émissions de télévision, c'est le SPECTACLE VIVANT.
Quand on monte sur scène, on se met en danger. Le public en a (sub)conscience. D'aucuns espèrent même l'anicroche pour voir comment les comédiens vont s'en tirer.
L'acteur aussi est averti que tout peut arriver, s'y prépare, maîtrise son sujet. Prévoit l'imprévisible. Le travail est le maître-mot. Il n'y a pas de réalisateur pour hurler : « Coupez ! On la refait... » Ou alors, c'est que c'est prévu dans la mise en scène.
Le théâtre vit avec (et de, parfois,) ses erreurs. C'est humain.
Il se peut que, lundi soir, France 2 tue, une fois de plus (certaines captations de pièces ont, par le passé, été diffusées en léger différé, NDR), le spectacle vivant.
Mais seulement à la télévision, heureusement.
Mon p'tit doigt me dit que, si Alexis Michalik décroche une statuette ce soir, pourrait figurer dans les remerciements... Nicolas Bedos ! C'est en effet grâce à une défection (tardive) de ce dernier que Le Porteur d'histoire a été créé et connaît donc, depuis, le succès.
RépondreSupprimerIL L'A FAIT ! Bravo !
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