mercredi 19 novembre 2014

vache/taureau à lait

Ces jours-ci, le site Macholand s'indigne contre une campagne sexiste du site Rue du commerce.
Bien au contraire, je trouve cette campagne honnête et assumée. Bon, je n'irai pas jusqu'à écrire "intelligente".
Le but de Rue du commerce est de brasser du fric. Et en la matière, depuis bien longtemps, tous les coups sont permis - y compris l'humour bêtement sexiste, aussi puéril que les blagues sur les blondes ou les Belges ou les juifs, etc. mais qui nous font bien nous gausser tout de même.
De (ma) mémoire, les réactions épidermiques envers le traitement réservé aux femmes dans la publicité remonte à la fameuse campagne de pub pour la crème Babette. Alors qu'elle aurait pu remonter à "Demain, j'enlève le bas", campagne (pour une agence de pub qui tenait ses promesses) ô combien dégradante pour la gent féminine, qu'elle présentait, avec un semblant d'humour, comme de la viande pour queutards.
Mais là, sérieux, vous demander à l'entrée d'un site de commerce en ligne si vous êtes un homme ou une femme, c'est aussi indignant, répugnant et dégradant que de s'enquérir auprès d'un Dominique ou d'une Pascale si c'est "madame" ou "monsieur" !
Ce qui m'embête avec les censeurs(euses) de la liberté d'expression (dans la limite des lois), c'est que je ne comprends pas leur manie de ne pas sauter sur tout ce qui bouge.
Restons dans la publicité.
Quand on vend une bagnole avec un slogan : "Il a la voiture. Il aura la femme",  pas un poil ne bouge - dans mon souvenir, alors que je trouvais cette pub ignoble.
Quand un mec, qui se parfume au Paco Rabanne, claque des doigts pour que la robe de la créature glisse au sol, pas de souci ; on fait claquer des doigts une meuf dans la version féminine du parfum et ça passe.

Quand une femme promet la castration à son mari s'il ne lui offre pas une Cuisinella, aucun aboiement de Chienne de garde.
Quand Zalando réduit la femme à une accumulatrice compulsive de chaussures (j'en connais,beaucoup, j'en ai même une à la maison à qui j'ai fabriqué un grand meuble dédié, NDR), on se tape sur les cuisses, qu'elles soient musclées ou fuselées.



Quant aux récentes publicités 3 Suisses, qui m'envoient, à moi homme, sur une chouette et entrainante musique, le message : "Les femmes ne savent pas quoi se mettre sur le dos, c'est pour ça qu'elles ont plein de fringues", comme ces femmes sont "créatives" et que créer, c'est super positif, pas de problème, pas de sexisme, du tout, du tout.
Rappelez-vous : au final, tout ça, ce n'est que de la pub pour vous vendre un produit. Après, libre à vous d'être assez couillon(ne) pour acheter le produit sur la foi de la réclame.
Voilà pourquoi je trouve la campagne de Rue du commerce assumée. Elle ne vous prend pas pour des con(ne)s ; elle met juste en avant, honnêtement, que vous êtes des coeurs de cible. On ne vend pas la même chose aux hommes qu'aux femmes, aux jeunes qu'aux vieux, aux Indonésiens qu'aux Boliviens...
Mais on vend.