mardi 27 janvier 2015

cessons de nous voiler la face

Capture d'écran réalisée sur lemonde.fr
Ces propos ont été vociférés, le 13 janvier 2015, sur Europe 1, par Philippe Tesson, journaliste de presse écrite et chroniqueur de radio et de télévision.

La loi de séparation des Églises et de l'État a été adoptée le 9 décembre 1905, à l'initiative du député républicain-socialiste Aristide Briand, qui prend parti en faveur d’une laïcité sans excès.
Inventant la laïcité à la française, elle proclame la liberté de conscience, garantit le libre exercice des cultes et pose le principe de séparation des Églises et de l'État.
Le vote et l’application de la loi de séparation ont été les dernières étapes du mouvement de laïcisation et de sécularisation engagé en 1789. Le 9 décembre 1905 est une date capitale qui met fin au concordat napoléonien mais aussi et surtout à l’antique union entre l’Église catholique de France et le pouvoir politique : cette loi de séparation invente la laïcité à la française.
(source : Wikipédia)

Ce que je comprends (arrêtez-moi si je me trompe) : cette loi de 1905 pose les fondations de la laïcité dans notre République française.

Cette infographie Reuters vulgarise trois types de voile islamique. Il est à noter que
le tchador n'y est pas représenté mais que ce vêtement traditionnel iranien est du même
type que le hijab. Par ailleurs, en France, des jeunes femmes de confession musulmane
sont habillées "à l'européenne" et portent un simple foulard qui masque cheveux et nuque.
Dès la fin des années 1980, le port du voile islamique provoque, en France, des polémiques et des "affaires". Les débats mettent principalement en balance la liberté de culte et la laïcité à la française. C'est au nom de ces principes que des élèves portant le hijab et refusant de l'ôter sont exclues de leur établissement.
En 2003, Jacques Chirac, alors président de la République, décide de constituer un groupe de réflexion sur l'application du principe de laïcité dans la République. Le rapport de cette commission Stasi aboutit à la loi n° 2004-228 du 15 mars 2004 encadrant, en application du principe de laïcité, le port de signes ou de tenues manifestant une appartenance religieuse dans les écoles, collèges et lycées publics.
(source : Wikipédia)

Ce que je comprends (arrêtez-moi si je me trompe) : le port du voile islamique a mis à mal la laïcité en France. La loi "règle le problème" mais seulement dans les établissements scolaires publics.

Le 11 octobre 2010, rebelote, avec le vote de la loi n° 2010-1192 interdisant la dissimulation du visage dans l'espace public - celui-ci étant constitué "des voies publiques ainsi que des lieux ouverts au public ou affectés à un service public". Même si cette loi ratisse large - il me paraît évident qu'on ne doit pas vaquer dans les rues ou entrer dans une banque avec un casque intégral sur la tête voire ne pas conduire son automobile (espace privé) avec une cagoule noire de type GIGN masquant son visage -, elle est principalement destinée aux musulmanes qui portent un voile islamique "occultant" - donc de type niqab, la burqa étant très peu usitée en France, selon mes observations.

Ce que je comprends (arrêtez-moi si je me trompe) : c'est une fois de plus le voile islamique qui pose problème à notre République laïque, la forçant de nouveau à légiférer ("hypocritement" afin de ne pas stigmatiser une partie de notre population).

Jeudi 15 mai 2014, l'Observatoire de la laïcité a remis son premier rapport annuel.
Ce document, de 281 pages, a été disséqué par Stéphanie Le Bars, journaliste au Monde, chargée des question de religion depuis mars 2007, qui écrit dans son blog : « L’un des champs explorés par l’Observatoire concerne l’école, où le respect de la laïcité suscite des questions récurrentes. Ainsi, si la loi de mars 2004 interdisant le port de signes religieux ostentatoires dans les établissements scolaires est globalement respectée, des points de tensions persistent et demandent une « vigilance constante ». Dans une académie, trois établissements ont signalé des exclusions temporaires de jeunes filles musulmanes voilées depuis la rentrée 2013. Dans une autre, vingt-cinq exclusions temporaires ont été prononcées. »
Son article signale d'autres faits inquiétants, marginaux ou très localisés, que l'Observatoire ne sait attribuer : pratique d'une religion ou rébellion adolescente ?
Et de poursuivre : « Concernant le respect de la loi de 2010 interdisant la dissimulation du visage dans l’espace public, le rapport relève que depuis son entrée en vigueur, 1111 contrôles ont été effectués, 1038 verbalisations ont été établies et 61 contrevenantes ont fait l’objet d’un avertissement. Plusieurs des femmes mises en cause sont multirécidivistes et adoptent un comportement « provocateur ». Cinq ont été contrôlées et verbalisées au moins 14 fois depuis l’entrée en application de la loi, dont une à 33 reprises. »

Ce que je constate (arrêtez-moi si je ne suis pas objectif) : les faits relatés par l'Observatoire concernent assez souvent le port du voile islamique. Il est cependant difficile de juger si les contrevenants le sont par simple foi religieuse ou par pure provocation de l'ordre établi, par rébellion envers les lois de notre pays.

Philippe Tesson n'a pas entièrement tort. Il aurait juste dû utiliser à chaque phrase un article indéfini ("des"). Se prémunir en disant « certains musulmans » - quoique rien ne prouve que seuls les islamistes radicaux obligent leurs épouses à se voiler.
En fait, à sa place, voilà ce que j'aurais déclaré, en bon français et sans vociférer :
« D'où vient le problème de l'atteinte à la laïcité sinon des religions ? On le dit ça ? Eh bien moi, je le dis. Je rêve ou quoi ? C'est ça notre problème actuellement, ce sont les religions qui mettent en cause la laïcité. Ce sont les religions qui amènent la merde en France aujourd'hui. »