vendredi 24 février 2012

valeur travail ? et l'humain là-dedans !

Le candidat Nicolas Sarkozy, hier, en meeting à Lille (Nord) : « Je veux être le porte-parole de cette France qui veut vivre de son travail... C'est le travail qui a fait la prospérité d'hier, c'est le travail qui fera la prospérité de demain. »
Monsieur le Président : puisque vous êtes encore au pouvoir et que votre gouvernement est encore au travail, commencez par pondre une loi à application immédiate qui oblige les employeurs :
1. à répondre systématiquement (par téléphone, mail, courrier postal...) au chômeur qui postule (spontanément ou pas) à une offre d'emploi ;
2. à expliquer, à l'issue d'un entretien, pourquoi leur candidature n'est pas retenue ou pourquoi on leur a préféré un autre candidat ; et ce, sans hypocrisie, sans se cacher derrière des lois qui condamnent l'exclusion et l'impolitiquement correct.

Personnellement, quand j'entends que mon CV convient parfaitement aux missions proposées, je préfèrerais qu'on me dise que je ne suis pas pris parce que je suis gros, vieux, noir, juif, je fume, porte des lunettes, m'habille mal, transpire, ai les cheveux trop longs et gras, les dents jaunies, etc.
Quant à vous, François Hollande, candidat socialiste, qui avez déclaré, hier, au Mans (Sarthe) : « Le travail, c'est l'instrument de l'émancipation, de la dignité, de l'accomplissement de soi-même. »
On n'est plus en 1936 ! Quand bien même, où sont « l'émancipation », « la dignité » et « l'accomplissement de soi-même » quand vous avez un travail et que vous vivez dans la rue ?

Vous me semblez tous deux bien loin des réalités de terrain. Certes, j'en suis conscient, il est impossible de faire du cas par cas. Alors globalisez intelligemment au lieu de vous enfouir derrière vos belles paroles.

2 commentaires:

  1. Et quand je vois la mission d'interim que j'ai fait ce matin, avec "la France qui se lève tôt" (5h du mat c'est pas mal non ?), je me demande à qui profite la prospérité de l'entreprise (en tout cas pas au travailleurs à qui on autorise 10 min de pause fractionnée en 2 temps) et où est l'émancipation et la dignité, quand on favorise à l'intérieur-même du lieu de travail le conflit entre ouvriers et un management ubuesque (qui est capable de mettre le paquet, c'est à dire travailler 2 fois plus vite, sur la dernière demi-heure de travail quand on vient d'enfiler 7h30 et mettre des colis au poids très varié sur un tapis roulant ?). Il y a une France qui se lêve tôt qui trime en se faisant traité comme de la merde, la France des précaires, des interimaires sans qualif, celle-là est bien évidemment absente des discours lénifiants sur la valeur travail.

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  2. Et que dire de ces gens qui ont un savoir-faire de vingt ans, que Pôle emploi envoie en formation et qui ne reçoivent, une fois formé, que des propositions sous-payées sous prétexte qu'ils débutent ?!

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