jeudi 26 avril 2012

vole, con d'Auvergne

Je m'y attendais ; la réplique est venue d'Auvergne - la région des volcans (morts) - par la voix de Valéry Giscard d'Estaing - qui ferait mieux, comme la majorité de ses électeurs (morts) de 1974, de fermer son clapet à caca.
En gros, voici la teneur des propos : c'est François Mitterrand qui a "inventé" le Front national et favorisé son ascension pour faire perdre la droite traditionnelle.
Oui, c'est cela oui.
En attendant, en admettant une once de vérité dans cette histoire de la politique française, il n'a pas fallu longtemps à la droite traditionnelle pour récupérer le phénomène et en profiter.
C'était en 1983, à Dreux, une ville du nord de l'Eure-et-Loir sous le joug, depuis six ans, d'une maire lesbienne et, surtout, socialiste : Françoise Gaspard.
Face à elle, aux municipales, le RPR a bien l'intention de prendre la mairie, coûte que coûte, grâce à son champion gaulliste, j'ai nommé Jean Hieaux - qui, fort heureusement pour moi, est mort et ne pourra ni lire ce billet ni hurler qu'il dénonce des contre-vérités.
Au premier tour, la liste FN d'un certain Jean-Pierre Stirbois engrange 16% des voix et Hieaux n'a d'autre solution que s'allier avec lui pour reprendre la ville à cette gauche caviar.
Jean Hieaux n'est pas isolé car soutenu par une très grande majorité de la droite locale et des clubs de notables, qui voient le FN comme une force d'appoint.
Jacques Chirac, chef de file du RPR et futur président de la République (1995-2007), déclarera à l'occasion : « Ceux qui ont fait alliance avec les communistes sont définitivement disqualifiés pour donner des leçons en matière de Droit de l'homme et de règles de démocratie. [...] Je n'aurais pas du tout été gêné de voter pour la liste RPR-FN au second tour. Cela n'a aucune espèce d'importance d'avoir quatre pèlerins du Front national à Dreux comparé aux quatre ministres communistes au Conseil des ministres. »
Sacré Jacquot ! L'homme de la "fracture sociale", celui pour qui on a dû voter en 2002 pour barrer la voie royale à Jean-Marie Le Pen.

Tout le monde voulait
la peau de Harang

Pour en revenir à Dreux, 1983 fut l'année zéro pour le FN en France. Après la mairie, ce fut l'Assemblée nationale - Stirbois, toujours, mais Marie-France, Jean-Pierre ayant succombé "accidentellement" - le conseil général d'Eure-et-Loir, le conseil régional du Centre, la députation européenne : on ne citait plus - malgré, pourtant, un tassement effectif du vote frontiste au fil des élections - la cité des druides que comme exemple de l'irrésistible poussée nationale du FN. Dreux était un phare, un symbole avant l'heure ; MFS était à Jean-Marie le borgne "Marie-France, mon anse" bien avant "Marine ma divine".
La seconde récupération date de 1998, à Orléans (Loiret), siège du conseil régional  : le 20 mars, Bernard Harang (UDF*-DL) obtient le siège de président du Centre grâce... aux voix des treize conseillers régionaux FN - dont leur chef de file, Marie-France Stirbois - avec qui le centriste avait conclu une alliance.
Alors, monsieur le Président VGE, puis-je, pour toutes ces raisons historiques et sans aucun respect, vous inciter à fermer votre gueule sénile ! Sans compter qu'un membre du Conseil constitutionnel est tenu à un devoir évident de réserve.
Pour conclure, j'irai au-delà de la déclaration humoristique du vrai Auvergnat qu'est Brice Hortefeux - oui, VGE étant né à Coblence, en Allemagne, c'est un parachuté à Vulcania : "Les faux Bougnats cacochymes, quand il y en a un... c'est déjà trop !"

(*) Tiens, UDF (Union pour la démocratie française), c'était bien le parti de VGE ça, non ? Mais oui, mais oui ! Il en a été le président de 88 à 96, après Lecanuet et avant Léotard. Donc, en 1998...


P.S. : à Dreux, en ce premier tour de présidentielle 2012, c'est la confirmation que les choses se sont arrangées : le vote FN a énormément reculé et le PS remonte la pente ; les fascistes ont, hélas, émigré dans les campagnes environnantes (cliquer sur l'infographie ci-dessus pour l'agrandir).

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