samedi 8 mars 2014

Parité, poil aux nénés !

En cette Journée mondiale de la femme, reprenons la plume virtuelle pour évoquer un sujet d'actualité brulante : la loi sur la parité en politique.
Quelle foutaise !
Déjà, cette parité ne s'applique qu'aux communes de plus de mille habitants : mesdames, si vous voulez être l'égale des hommes, n'allez pas vivre dans un bled paumé.
Ensuite, c'est une parité subjective puisque conçue pour l'imparité : les conseils municipaux se composent, en effet, d'un nombre impair de membres, afin d'éviter les conflits en cas de partage égal des voix lors des votes en séance (sauf que s'il y a autant de votes pour que contre plus un nombre impair d'abstentions, c'est la merde, NDR). Donc, qui dit impair dit un homme - ou une femme mais c'est bien plus rare - de plus sur la liste. Ce qui implique que, en toute logique mathématique, cette parité des sexes n'en est pas une !
Bon, cessons de finasser et passons aux travaux pratiques, avec des informations de sources sûres issues directement du terrain des municipales 2014 - enfin, dans mon département provincial, assez rural mais dont une sous-préfecture est toujours prise comme test national par les instituts de sondages.
Postulat : pourquoi voter une loi
pour obliger à un truc
qui devrait s'imposer de bon sens ?
Si les femmes voulaient s'impliquer davantage dans la vie politique, elle le ferait. Bon, vous allez me dire : "Les hommes les en empêchent." Cela me semble un raisonnement technocratique tout droit venu des instances de la capitale, déconnectées des réalités de terrain de la France profonde. Mais il y a du vrai. Si on rend cette affirmation plus positive, la transformant en : "Les hommes les y autorisent."
Dans mon département, je connais le maire (depuis 1995) d'une commune de sept cents habitants (donc non soumise à la loi sur la parité en politique, NDR), qui n'a pas eu de problème pour composer sa liste en alternant huit femmes et sept hommes. Parce qu'il a eu la volonté, depuis ses débuts comme premier magistrat, de respecter une parité en allant à la pêche aux candidates, en confiant bien souvent les rênes de la commune à sa compétente première adjointe, en privilégiant la représentation de tous ses hameaux dans l'assemblée municipale. Une volonté politique. De bon sens. Cependant, cette commune reste un cas unique dans mon département de résidence.
Car, pour ces municipales 2014, nombre de villages et villes se heurtent à deux écueils : la pénurie de vocations combinée au manque de femmes voulant s'impliquer dans la gestion de la commune.
Rien que pour le premier tour, il manquera des candidats dans dix-sept communes, qu'il faudra trouver pour le 30 mars.
Quant à la parité obligatoire dans les communes de plus de mille habitants, elle a fait des ravages, aussi bien en campagne que dans les agglomérations.
Pour commencer, dans certains conseils municipaux composés d'onze mâles et de quatre femelles (gros maximum trouvé lors des précédentes municipales, NDR), le maire sortant a été obligé de dire "merci à trois d'entre-vous d'avoir levé la main pour voter les décisions pendant six ans mais maintenant, vous dégagez, parce qu'il faut que je trouve trois meufs à votre place et ça va pas être coton !" Résultat des courses : une seule liste en présence dans nombre de communes, la liste concurrente s'étant heurtée au même problème de chercher la femme. Bonjour la démocratie ! Les électeurs réduits à voter pour ou contre, point barre.
Parité : pas chez les moins de 1000,
pas au sein du conseil municipal
Et après ? Au sein du conseil municipal, parité respectée ? Non, pas obligatoire. Ce n'est pas parce que Mmes Machin et Bidule sont deuxième et quatrième de liste qu'elles seront respectivement première et troisième adjointes. Polop, polop. Des bonnes femmes, d'accord mais leur filer des responsabilités avec les indemnités afférentes, faut pas pousser.
Sauf dans cette commune de mille soixante habitants, pas très loin de celle évoquée plus haut où la parité est strictement respectée : le maire - qui est soit un con (et donc ne mérite pas d'être à la tête de la commune, NDR), soit un enfoiré fini - a dit à deux de ses adjoints qu'ils ne le seraient plus car la loi l'obligeait à donner les postes à deux femmes. Au final, un des adjoints ne se représente pas et l'autre accepte cette décision avec rancoeur.
En conclusion, je citerai cette phrase d'un de mes anciens patrons, en l'an 2000 : "L'égalité des sexes sera une réalité quand une femme incompétente occupera un poste ministériel d'importance", affirmait-il, avant d'ajouter, malicieusement : "C'est fait : Guigou est garde des Sceaux."
Depuis, on a eu Roselyne Bachelot, Nadine Morano...

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